On parle d’artistes du recyclé, d’artistes récupérateurs, de surcyclage (upcycling) ou d’art écolo …
Pour ma part, je dis recycl’art.
La palette des artistes de recycl’art se constitue entre le bac bleu et le grenier poussièreux. Ces artistes valorisent la matière laissée pour compte et en composent des oeuvres chargées de sens. Pour eux, les objets désuets sont une mine d’art.
L’art tend vers la pérennité. Il se veut une trace durable de notre époque léguée aux générations futures. Dans notre monde du prêt-à-jeter, le recycl’art alimente une dynamique innovante, défie les diktats de l’obsolescence programmée en prolongeant le cycle de vie des objets, en les réinventant dans une fonction durable. C’est une forme d’art engagé, bien ancrée dans son époque.
Les oeuvres de recycl’art exercent un charme ludique auprès du public. Quand on aborde une de ces oeuvres, l’étonnement de reconnaître la matière qui la compose ouvre un accès engageant à l’oeuvre, tant pour les enfants que les adultes.
Le recycl’art peut facilement devenir un art communautaire. Par lui, nos propres bac et grenier révèlent une valeur insoupçonnée: de la matière pour créer, pour soi-même ou pour étoffer la palette d’un artiste à l’oeuvre.